Risque et rentabilité

Dans la dernière newsletter que j’ai envoyée, je suggérais de profiter des moments de calme pour ré-évaluer le risque de son portefeuille. Je rajouterais également pour s’interroger sur l’évolution de la rentabilité.

Ce mois-ci, j’ai commencé à travailler sur la manière d’améliorer mon processus d’investissement. Je vais donc consacrer un peu du temps que j’ai à des évolutions sur ces 2 axes, complémentaires:

1- Évaluation du risque.

Je pense qu’il faut distinguer les risques individuels concernant chaque action et le risque globale du portefeuille.

Si la méthode « RP-PR » (« Rendement Perenne à Prix Raisonnable ») que j’emploie me permet de diminuer le risque de perte (en dividende et en capital), en choisissant des sociétés rentables, à l’endettement maitrisée, au dividende « sécurisé », et achetées à un prix raisonnable, avec des critères chiffrés, et en pratiquant une bonne diversification, elle est avant tout basée sur l’acquisition initiale des titres.
Je ressens en revanche un manque sur l’évaluation dans la durée, et particulièrement la prévision (ou du moins la diminution du risque) de coupe du dividende au cours du temps.

Je pratique d’une manière générale le « Buy and Hold », ce qui n’est pas non plus du « Buy and Forget »: il faut à mon sens monitorer son portefeuille, sans pour autant avoir le nez rivé dessus tous les jours.
Je vais donc affiner la méthode afin d’introduire des critères de conservation d’une action, ou plutôt d’autres critères de vente si le risque de coupe de dividende se fait trop intense.

Si c’est possible! Il va me falloir évaluer quels sont les critères qui sont les indicateurs avancés de coupe du dividende, et évaluer le nombre de « faux positifs » ( les critères sont remplis mais pas de coupe) ou au contraire le taux de réussite (y a-t-il des actions qui ont coupé leur dividende mais « auraient dû » compte tenu de ces critères).

Les pistes retenues pour l’instant sont : l’évolution de la couverture du dividende par le FCF, l’évolution de la dette (et le rating de crédit par les agences de notation), les évènements clefs (acquisition, spin-off, changement de management), évolution du CA sur 5 ans. Un mix entre ces critères est probablement un bon moyen de voir si le dividende est à risque.

Mais attention : le mieux est l’ennemi du bien. Il faut donc évaluer si le jeu en vaut la chandelle.

En l’état actuelle des choses, j’ai réalisé 7 ventes en 2017,  11 en 2016, 7 en 2015, 13 en 2014, 4 en 2013, 6 en 2012 et aucune en 2011. Soit 48 ventes en 6 ans  : je ne suis pas vraiment un trader compulsif 🙂 !

Et la dessus, seules 20 sont en Moins-Value. Et au total, les 48 ventes dans leur ensemble ont généré une plus-value.

Il ne faudrait donc pas que pour éviter qq ventes en MV due à la coupe de dividende, comme Mattel, ou BHP, je finisse par être finalement plus à risque!

Même si cela ne comptabilise pas les diminutions du dividende qui reste ensuite >3% (dans ce cas je ne vend pas avec la méthode actuelle. Cf Dream Office, passée de plus de 7% à 5.2% ce mois-ci).

 

L’autre axe est qu’au cours du temps et des acquisition de nouvelles actions, le portefeuille lui-même dans son ensemble a un profil de risque qui évolue. Je suis par exemple beaucoup plus (trop?) exposé aux valeurs financières et quasi plus aux « utilities ». La aussi, une réflexion s’impose sur la répartition du risque au niveau du portefeuille.
Bref, un peu de travail pour les prochaines semaines/mois.

 

2- Amélioration de la rentabilité.
Le rendement spot de mon portefeuille est de 5.2%, et le rendement sur PRU (rendement sur le prix d’acquisition) est de 5.6%.

Mais il devient de plus en plus difficile de trouver de bonnes sociétés permettant des rendement assez élevé (>4 ou 5%), compte tenu de l’évolution des marchés. Je ne souhaite pas introduire plus de risque dans le choix des sociétés en achetant des sociétés à un prix trop élevé, ou en faisant des concessions sur la qualité.

En plus des actions RP-PR, je vais donc me pencher sur d’autres solutions, à savoir d’une part l’utilisation des options. Et plus particulièrement la vente de put (ou la vente de covered call), pour lesquels je n’ai jamais sauté le pas. Utiliser des instruments financiers comme les options peut sembler risqué. Et ça l’est si on ne sait pas ce qu’on fait. Ou contradictoire avec une gestion tranquille d’un portefeuille basé sur les dividendes. Mais en fait, dans certaines conditions, ce type d’instrument offre un ratio risque/rentabilité très intéressant.

La vente d’un put par exemple revient à être payé en attendant de pouvoir acheter une société au prix ou vous le souhaitez. Si la société atteint ce prix, vous devez l’acheter (mais c’est ce que vous vouliez faire de toute façon). Sinon, il ne se passe rien. Dans les 2 cas, vous conservez la prime qui vous a été versée pour la vente de vos options.

Je reviendrai bien sur dans le détail de cela dans un futur article, dés que j’aurais moi-même expérimenté la chose : j’ai promis que sur ce Blog je ne parlerais que de ce que je connais et que j’aurais moi-même réalisé, et je compte bien tenir cette promesse.

Mais pour ceux qui sont curieux, en attendant mon article, il existe plein de sites ou de vidéos qui expliquent les options.

 

L’autre piste que je commence à creuser est l’achat de « preferred shares ». Ces « actions préférentielles » sont un instrument hybride entre des obligations et des actions. Je reviendrai sur ce sujet également avec un article approfondi, mais ce qui m’intéresse, c’est que le dividende est garanti, sur une durée plus ou moins longue. La aussi, pas mal de choses sur internet, et je compte bientôt passer à l’achat de ce genre d’instrument financier pour voir ce que cela donne. Je vous ferai bien entendu partager mon expérience!

 

Si vous avez des réflexions ou des expériences à partager sur des critères d’anticipation de coupe de dividende, l’utilisation d’options ou les « preferred shares », mettez un commentaire, je suis preneur!

 

 

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