Se constituer un capital ou des revenus?

Une méthode basée sur la sélection intelligente d’actions de sociétés distribuant des dividendes vous offre « le meilleur des 2 mondes » :

Augmenter votre capital ET pouvoir bénéficier à tout moment d’un revenu complémentaire.


Croissance du capital ou distribution de revenu ?

Une idée répandue est qu’il faut d’abord se constituer un capital puis ensuite transformer ce capital en « rente », et que ces 2 étapes devraient nécessiter 2 approches de l’investissement différentes.

Pour cette première phase de constitution de capital, il serait préférable d’investir suivant une méthode basée sur la valeur, ou choisir des sociétés de croissance, ou des small caps à fort potentiel, du trading, de l’analyse technique, etc… Mais les actions distribuant des dividendes sont rarement évoquées !

La plupart des conseils ou commentaires qu’on peut lire sur les blogs, les revues ou les livres se focalisent sur le fait de commencer par «devenir riche», qui se traduit par «accumuler un capital conséquent» (le montant variant en fonction des auteurs), puis revendre progressivement ce capital pour se distribuer du revenu.

Je ne suis absolument pas d’accord avec cette approche conventionnelle et je vais expliquer mon point de vue dans cet article.

Tout d’abord, concernant la phase « d’accumulation », précisons tout de suite que pour moi « être riche » ne veut rien dire. Ce n’est pas un objectif car ce n’est pas spécifique ou mesurable.

L’objectif «ultime» est l’indépendance financière. Celle-ci est atteinte lorsque les revenus passifs générés par vos investissements sont supérieurs à vos dépenses. Si vous connaissez vos dépenses (et vous devriez !), alors vous savez exactement combien il vous faut générer de revenu.

L’objet de ce blog n’est pas de décrire les 1001 façons de réduire les dépenses (vous avez des blogs spécialisés sur ce sujet : Tapez « réduire ses dépenses » dans Google, ou vous avez des sites américains trés connus comme Early Retirement Extreme ou Mr Money Mustache, etc…).

 En revanche l’objet est bien ici de mettre en place une stratégie permettant d’augmenter vos revenus passifs issus de vos investissements pour atteindre à terme l’indépendance financière.

Revenons donc à la première question : y a-t-il 2 phases distinctes, une de constitution de capital, l’autre de valorisation de ce capital en rente qui nécessiteraient 2 stratégies différentes?

Je ne le pense pas. Et heureusement ! Cela introduirait une difficulté additionnelle : après avoir passé des années à mettre en place et appliquer une méthodologie, il faudrait ensuite en changer, tout recommencer, réapprendre (avec les erreurs qui vont avec) pour passer dans la phase « revenu »…

Cela sous-entend également qu’une méthode basée sur les revenus (sociétés distribuant des dividendes pérennes) ne serait pas à même de générer un capital suffisant et ne serait valable qu’à partir du moment où on a déjà un capital important. C’est totalement faux.

Sur une longue période, les dividendes sont le premier facteur expliquant la performance des actions.

Choisir des actions ne distribuant PAS de dividendes, c’est donc potentiellement se priver de cette partie significative.

Mais ne me croyez pas sur parole (ni moi ni personne d’ailleurs. Le but de « l’Investisseur Individuel » est bien de vous donner les moyens d’être autonome !) .

De nombreuses études montrent que les dividendes sont un point majeur de la performance des actions : une part très significative des performances des actions est réalisée grâce aux dividendes !!!

Je vous donne donc ci-dessous quelques exemples documentés d’études sur ce sujet, publiées par les plus grandes institutions financières, sur les marchés européens ou américains, sur de longues périodes.

Les liens vous permettront d’aller à la source directement de ces études si vous le souhaitez.( Cliquez sur les images pour avoir une meilleure définition).

Une étude d’ Allianz Global Investors conclue :

Les dividendes restent un moteur clé de la performance. Sur les 40 dernières années, ils ont représenté presque 40% de la performance totale des placements en actions.

 Allianz

Source : http://www.allianzgi.fr/fileadmin/contribution/pdf/Etudes_des_marches/EtudeDividendes_FR_mars_2015.pdf

Les analystes quantitatifs de la Société Générale avaient publié une étude fin 2011 (« The Global Income Investor », 10 octobre 2011) montrant que:

le dividende apporte la principale contribution au rendement total des actions – une réalité quelle que soit la zone géographique considérée.

SG

Source: SG Cross Asset Research : http://www.morningstar.fr/fr/news/133425/quest-ce-quun-dividende-.aspx

Pour l’AMF ( Autorité des Marchés Financiers) :

le réinvestissement des dividendes (exactement la méthode préconisée sur ce blog) est la source de plus de la moitié du rendement des actions

AMF

Source : http://www.fortuneo.fr/datas/files/lettre-observatoire-epargne-amf-decembre-2013.pdf

Les sources en anglais sont également nombreuses : depuis 1926, les dividendes ont représenté plus de 50% du rendement total du marché. Et les sociétés distribuant des dividendes (et surtout des dividendes croissants, nous retrouvons nos fameux « Dividend Aristocrats ») ont largement surperformé le « marché » représenté ici par le S&P 500 :

Dividendes payers vs SP500

Source : https://public.dreyfus.com/documents/manual/perspectives/dry-fsdwp.pdf

Autre exemple, la firme respectée Tweedy Browne a publié en 2014 un document reprenant de nombreuses études faites sur ce sujet intitulée : «The High Dividend Yield Return Advantage: An Examination of Empirical Data Associating Investment in High Dividend Yield Securities with Attractive Returns Over Long Measurement Periods».

La conclusion :

« It seems clear, at least from the studies contained herein, that stocks with high dividend yields have enjoyed interesting return advantages over their lower yielding counterparts. » 

« Il parait clair, du moins par les études contenues dans ce document, que les actions à fort dividendes ont bénéficié d’un avantage intéressant en  terme de rendement par rapport aux actions à faible revenu ».

Source : http://www.tweedy.com/resources/library_docs/papers/HighDivStudyFUND2014Web.pdf

Et je ne peux pas finir sans citer un de mes ouvrages favoris « What Works on Wall Street » de O’Shaugnessy. Une méthode basée sur des critères « Value » (ce que j’ai appelé les ratio de prix dans le blog) combinés au «shareholder yield » (dividendes plus rachat d’actions) donne :

« d’excellent retour sur le long terme, et un niveau de risque raisonnable et une « base rate » (fréquence de base : notion statistique) exceptionnelle ».

Je pourrai multiplier les exemples documentés, mais je pense que vous avez compris le message 🙂 :

Une stratégie basée sur la sélection intelligente de sociétés distribuant des dividendes est parfaitement compatible avec une phase de constitution du capital, et même extrêmement efficace.

Cela ne signifie pas qu’une méthode basée sur les dividendes est la SEULE méthode permettant appréciation en capital bien entendu ! Vous pouvez appliquer d’autres méthodes, les résultats des analystes «value » ou GARP peuvent être excellents (cf « ressources »), il y a plusieurs manières de « bien faire ».

Mais celle préconisée sur ce blog marche, est simple à implémenter, a fait l’objet d’études scientifiques nombreuses. Elle est malheureusement extrêmement peu diffusée en France ( beaucoup plus aux US), souvent écartée par manque d’information.

Elle offre également l’avantage de la flexibilité car elle génère immédiatement des revenus : vous pouvez arrêter le réinvestissement des dividendes quand vous le souhaitez, et toucher ce complément de revenus sans avoir à transformer votre portefeuille ou à vendre des actions avec le risque de voir fondre votre capital.

Et dans cette « 2ème phase » de consommation des revenus, vous n’êtes absolument pas tributaires du marché. Devoir revendre des actions pour se constituer un revenu régulier présente le désavantage d’être obligé de vendre plus d’actions quand le marché est bas et moins quand le marché est haut (l’exact contraire bien sûr de ce qu’il faudrait faire idéalement : vendre plus en haut de cycle !).

Bref : vive les dividendes !

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