Une stratégie alternative pour gagner en Bourse : les ETF

Les ETF (ou Trackers): une alternative simple pour gagner en Bourse .

 

Je me fais l’avocat sur ce blog de la stratégie consistant à acheter des sociétés au Revenu Pérenne à un Prix Raisonnable. Cette stratégie implique de choisir un certain nombre d’actions ayant des  caractéristiques, basées sur des ratios, que je détaille par ailleurs.

Mais cette méthode présente pour certain(e)s 2 inconvénients :

  • elle demande un minimum de travail.
  • le revenu n’est pas forcement leur priorité immédiate.

Pour ceux et celles qui souhaite investir sur des actions pour diversifier leurs actifs (ce que je recommande vivement !) mais qui veulent y passer un minimum de temps (disons moins de 10 minutes par mois), sans forcément être intéressé(e) par le revenu, la méthode que je préconise alors s’appelle « index investing », inspiré des « lazy portfolio », les « portefeuilles fainéants » à l’aide d’instruments financiers appelé ETF ou Trackers (c’est la même chose).

ETF, trackers : De quoi s’agit-il ?

Les ETF (Exchange Trading Funds) sont des fonds indiciels cotés en Bourse qui répliquent la performance d’un marché ou d’un indice de référence. On les appellent aussi des Trackers. Ils combinent les avantages d’une valeur mobilière cotée en Bourse (cotation en continu) à ceux des fonds traditionnels (diversification).

Pour suivre cette stratégie « index investing », il suffit tout simplement d’investir régulièrement une somme sur des  paniers d’actions, appelés « indices » (comme le fameux « CAC40 »), et cela sans avoir à investir directement sur les multitudes d’actions composant cet indice, grâce aux « ETF » .

Est-ce que ça marche ?

Si on prend une période de 10 ans, 70% des fonds gérés de manière active font moins bien que l’investissement mécanique dans un des index les plus connus, le S&P500. Ce qui signifie qu’un investisseur individuel qui investit mécaniquement dans cet indice fait mieux que 70% des gérants professionnel !!!

(Source : What Works On Wall Street: The Classic Guide to the Best-Performing Investment Strategies of All Time).

Une autre étude de la société WM montre que 82% des fonds font moins bien que le marché sur une période de 20 ans… sans compter les fonds qui ont fermé dans cette période!

Pourquoi cette performance des ETF ?

Plusieurs raisons sont avancées : D’une part les frais de gestion des ETF sont bien moindres que ceux des fonds gérés activement. Même 1% d’écart de frais par an, ce qui peut paraître faible, a un impact important sur une période longue. D’autre part, les fonds gérés activement ont également beaucoup de frais de transaction, achetant et vendant en permanence des actions. Il a été prouvé que ces frais impactent énormément la rentabilité.

Une autre explication est qu’un indice est tout simplement un moyen de suivre mécaniquement une stratégie (dans le cas du S&P 500 : « acheter les plus grandes capitalisations boursière des US »). Et suivre de manière disciplinée et mécanique une stratégie sur le long terme est dans la plupart des cas  synonyme de bonne performance comparée à un investissement soumis aux aléas de la psychologie humaine.

C’est d’ailleurs également le cas de la stratégie RP-PR…

Un fan de renom : Warren Buffett

En 2008 le plus célèbre (et multimilliardaire) investisseur du monde a fait un pari d’1M$ que le principal indice américain, le S&P500, aurait un retour supérieur à un groupe de 5 « hedge funds » sur une période de 10 ans. Pour l’instant, le S&P 500 a cru de 13.6% et les fonds de 5.6%…

(http://www.telegraph.co.uk/finance/personalfinance/investing/funds/11390520/Buffetts-1m-bet-pays-off-as-index-tracker-beats-hedge-funds.html)

Par ailleurs, il a publié les consignes d’investissement qu’il a laissé à ses exécuteurs testamentaires :

« Mettre 10% dans l’équivalent d’un fond en Euro et 90% sur un index suivant le S&P500 » !

 

Quels critères pour choisir ses ETF ?

 

La composition de l’indice

Les ETF permettent d’investir rapidement et à moindre coût sur n’importe quelle classe d’actif ou presque.

Il existe de nombreux indices pour s’exposer à un secteur, un pays ou à un segment de marché, et le choix de l’indice est important. En effet, c’est celui-ci qui va déterminer les actifs détenus par l’ETF, et donc son degré de diversification sur les secteurs, les pays mais aussi en termes de titres individuels. Certains indices sont très concentrés sur quelques titres seulement, d’autres représentent des milliers d’actions réparties à travers le monde.

Le premier critère sera donc la composition des indices.

 

« Price Return », «Net Total Return » ou « Gross Total Return ».

 Ces termes barbares représentent simplement le sort qui est fait aux dividendes versés par les sociétés composant l’indice.

Un indice en « price return » ne prend en compte que le prix des actions composant l’indice sans intégrer les dividendes.

Un indice en « net total return » prend comme hypothèse que les revenus générés par les constituants de l’indice sont réinvestis, après déduction des taxes retenues à la source. Pour les indices composés d’actions cotées sur différentes places financières, ces retenues à la source dépendent du pays de résidence.

Penons par exemple l’index Euro STOXX 50,  un index très répandu pour les grandes capitalisations européennes avec des constituants des 12 pays de l’Eurozone. STOXX, qui fournit cet indice, calcule le « net total return » en prenant un taux de retenues à la source des dividendes entre 15% et 30% avant réinvestissement dans l’indice.

Un index « gross total return » est calculé en prenant l’hypothèse que 100% des dividendes bruts sont réinvestis dans l’indice.

Les ETF sont disponibles dans ces 3 modes. Les ETF distribuant des dividendes sont généralement « price return ». Nous les éviterons puisque le but est dans ce cadre une capitalisation des dividendes.

Un fond réinvestissant les dividendes provenant de plusieurs pays sera généralement « net total return » pour prendre en compte les différences de retenues à la source entre les pays.

Peu de fonds sont en indice « gross total return », généralement ceux investis sur un seul pays et qui ne sont pas susceptibles de payer des retenues à la source.

 

Les ETF en réplication physique ou synthétique

Lorsque la réplication est « physique », l’ETF achète et détient physiquement les actifs (on parle de « sous-jacents ») composants l’indice.

Lorsque celle-ci est « synthétique », l’ETF passe un contrat « swap » avec une contrepartie, dans lequel celle-ci s’engage à fournir la performance de l’indice en échange d’une faible commission.

Les ETF synthétiques ont une meilleure réplication de l’indice et des coûts moindres que les ETF physiques. Ils introduisent cependant un risque de contrepartie. Ce risque est néanmoins atténué par l’utilisation en général de plusieurs contreparties pour ces contrats « swap » et a été limité par le régulateur en imposant que la valeur de marché du swap ne représente pas plus de 10% de la valeur totale des actifs détenus en portefeuille.

Cette méthode présente l’avantage de rendre  éligible au Plan Epargne Actions (PEA) des ETF sur indices actions non européennes : il faut en effet que le sous-jacent ait un minimum de 75% d’actions européennes pour être éligible au PEA.

Dans la suite, je me focaliserai sur les indices pouvant être logés dans un PEA, afin de bénéficier d’une fiscalité plus favorable. Certains ETF seront donc forcément à réplication synthétique.

 

Le prix et la liquidité de l’ETF.

L’investisseur peut acheter ou vendre un ETF à tout moment de la journée, pendant les heures de cotation. Si la valeur liquidative du fonds correspond à la valeur totale du portefeuille divisée par le nombre de parts, le prix de l’ETF varie quant à lui au gré de l’offre et de la demande sur le marché, comme n’importe quel produit financier coté.

Il peut donc coter au-dessus ou en-dessous de sa valeur liquidative, et nous allons choisir les ETF les plus liquides afin de minimiser ces écarts de prix. Ce sont aussi souvent les plus « gros » en termes de capitalisation : nous éviterons donc les ETF ayant une faible capitalisation.

 

Les frais de l’ETF

C’est le seul élément de la performance que l’investisseur connaît à l’avance. Si comme on l’a vu  leur impact est déjà important pour un fonds actif, il l’est d’autant plus pour un ETF, dont l’objectif est de répliquer un indice à moindre coût. Nous allons privilégier les fonds les moins coûteux, les frais impactant la performance sur le long terme.

 

Prochaine étape: Quels trackers pour un PEA?

Je publierai prochainement la « suite » de cet article, où nous allons partir sur un cas pratique, concret, répondant à la demande suivante : Sélectionner des ETF pour un PEA ouvert chez Boursorama.

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Commentaires (3)

  1. Philippe (Auteur de l'article)

    Ce site gratuit me semble très intéressant : il vous donne automatiquement une sélection de trackers, dans ou hors PEA, en fonction de vos objectifs et de votre sensibilité au risque.
    Pour chaque tracker vous avez les frais associés et le % recommandé.

    http://www.smartportfolio.org/

    Répondre
  2. Sylvain Mounes

    Très bonne introduction aux ETF. Je tiens par contre à corriger le taux de sous performance : « 70% des fonds gérés de manière active font moins bien que l’investissement mécanique dans un des index les plus connus, le S&P500 ». En effet ce taux prend en compte des gérants d’actifs pratiquant la gestion passive déguisée ou closet indexing. Une fois retirés ces « faux gérants actifs » le taux de sous performance est bien moindre. C’est même d’autant plus vrai pour les fonds français.

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  3. Pingback: Gestion passive ou “Lazy portfolio” – My News Review

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