Parmi les différentes réflexions menées cet été, l’une me parait particulièrement importante : le rendement de mon portefeuille.
En effet, l’atteinte de l’indépendance financière via les actions dépend de 3 facteurs :
- le temps pendant lequel vous investissez (et c’est probablement le plus important)
- les montants additionnels que vous pouvez épargner par mois
- le rendement de vos investissements.
Sur les 2 premiers points, je suis un peu « coincé » : je ne peux pas modifier le moment (très tardif !) auquel j’ai commencé à m’intéresser à l’investissement. Et le temps qu’il me reste pour générer une rente significative m’est compté, ayant plus de 50 ans. Mais comme le dit l’adage « Le meilleur moment pour investir était il y a 20 ans. Le 2eme meilleur moment , c’est maintenant! ».
Les montants additionnels dépendent de mes revenus (qui sont variables), mais j’ai de nombreux frais incompressibles (études des enfants, prêt immobilier, …) qui rendent ma capacité d’épargne consacrée aux investissements assez peu extensible.
Reste donc le 3éme point : comment booster le rendement de mes investissements, sans pour autant prendre des risques inconsidérés ?
La réponse est multiple, mais je vous propose 4 pistes.
Attention, je précise que ces solutions ne remplacent pas un investissement RP-PR tel que pratiqué jusqu’ici, mais est un complément. Les pilules vitaminées ne remplacent pas vos repas quotidiens…
Solution 1 : retravailler le portefeuille existant.
Il s’agit de renforcer en priorité les actions RP-PR ayant un rendement au-dessus de la moyenne des autres actions. Pour moi par exemple, plutôt AT&T, Valero, Qualcomm que Emerson par exemple.
Coté REIT, faire également « le ménage » en renforçant ou investissant dans des REIT qui ont un yield plus élevé, en utilisant le cash généré par la vente des actions au yield inférieur. Dans mon cas, j’ai pris mes plus-values sur Ventas ou Dream Office, pour ré-investir sur Lexington, OHI ou Hospitality.
Attention, il ne s’agit pas de sacrifier la qualité des actions que l’on achète ! Ces REIT répondent à mes critères (différents de ceux RP-PR !), AT&T est un Dividend Aristocrat, Valero et Qualcomm sont des actions RP-PR
Solution 2 : investir dans les Preferred Shares
Les Preferred Shares sont une classe d’actif « hybride », entre les actions et les obligations. Je ferai un article complet sur ce sujet prochainement.
Ces Preferred Shares peuvent servir des taux de rendement intéressant (entre 6 et 10%), garantis sur une durée (comme une obligation), et peuvent s’acquérir sous leur valeur d’émission et de rachat, offrant un gain potentiel en capital également.
Il y a bien sur quelques inconvénients à mettre en face de ces avantages, sur lesquels je reviendrais dans l’article qui leur sera consacré. (Abonnez-vous à la Newsletter si vous voulez être informé de la sortie de l’article !).
Solution 3 : les CEF ou Closed-End Funds
Il s’agit de fonds dit “fermés” dont la valeur ne dépend pas des entrées et sorties de capitaux (ils sont “fermés”), mais qui s’échangent en Bourse comme une action.
La aussi on trouve des CEF qui servent un rendement entre 6 et 10% et qui s’échangent avec un discount sur leur valeur (la NAV, Net Asset Value, comme pour les REIT).
Ceux qui me suivent sur Twitter ont vu passer mes 2 ordres sur Brookfield RA et Double Line.
Solution 4 : les BDCs ou Business Development Companies
Ce sont des sociétés financières un peu particulières qui se spécialisent dans l’apport de capitaux, sous forme de prêts (dette) et/ou de participations au capital, pour les start-up ou les sociétés de taille modeste qui ont besoin d’argent pour se développer et n’ont qu’un accès difficile au crédit classique.
Cela permet à des investisseurs individuels n’ayant pas les moyens des Business Angels ou des VCs ( Venture Capitalists), pour lesquels le ticket d’entrée se compte en centaine de milliers d’Euros, de bénéficier en quelque sorte d’un accès facile au « Private Equity » (investissement dans des sociétés non-cotées). Imaginez qu’une de ces BDC va investir dans le prochain Facebook et prendre des participation avant qu’il ne soit coté, et vous voyez de quoi je parle 🙂 !
L’intérêt additionnel de ces BDCs, c’est qu’elles sont légalement tenues de reverser au minimum 90% de leur profit sous forme de dividendes à leurs actionnaires (sur le modèle des REITs) !
Bien entendu, les rendements que l’on peut obtenir sur ces actions sont à mettre en relation avec le risque qu’elles représentent…
J’ai ouvert très récemment de petites lignes sur une sélection de 4 de ces BDCs comme vous avez pu le constater sur Twitter (Comment, vous ne suivez pas mes mouvements sur Twitter 🙂 ?!?).
Je ferai également des articles sur les CEF et les BDC prochainement.
Je le précise de nouveau, ces pistes ne sont pas un remplacement des actions RP-PR qui restent au cœur de ma stratégie, mais bien un complément. A priori plus risqué. Et donc qui ne doit pas représenter plus de 10% (à peu prés…) de l’ensemble du portefeuille.
On peut le considérer comme de la « FunMoney » (rappelez-vous cet article), mais qui néanmoins est rentable et peut être suivi dans la durée (et est plus sérieux que les exemples que je donnais !).
J’ai commencé à appliquer ces 4 solutions à mon portefeuille (je ne parle que de ce que j’applique moi-même), et je vais suivre les évolutions de cette poche un peu plus « exotique » que les actions de rendement et les REIT habituelles.
Si vous avez d’autres pistes (à l’exception des options sur lesquelles je reviendrai), partagez les !
Pingback: Preferred Shares (1) | L'Investisseur Individuel
Bonsoir Philippe , toujours un plaisir de vous lire.
J’avoue que suis très impatient de lire votre article sur les preferred Shares qui sont un véhicule d’investissement que je ne maitrise pas.
les autres types d’investissement me paraissent plus compliqués à analyser car moins connus mais peut etre est ce pour cela que les rendements sont plus intéressants.
merci pour ce travail de transparence et de pédagogie.
gilles.
Bonsoir Gilles,
L’article sur les Preferred Shares (le premier du moins!) est paru!
Mais il va falloir que j’en fasse d’autres car il est trop long de traiter de ce sujet en 1 seule fois.
Et les BDC ou CEF ne sont pas plus compliqués, il faut « juste » s’y mettre et passer du temps à se former… ce que je fais en ce moment!
Et merci pour vos commentaires 🙂 !
Bonsoir,
Concernant les « preferred shares », il y a l’ETF PFF qui a été conseillé tout récemment sur etf.com.
Sinon, pour l’instant je m’interroge sur l’opportunité de rentrer sur Macy’s et Target Corp ?
Macy’s? je serais très très prudent…
Regradez bien les évolutions des critères fondamentaux (CA, rentabilité, FCF, …)
Je suis investi sur Target. Mais c’est assez risqué aujour’hui d’investir sur du retail traditionnel. Amazon bouscule tout….