Un deuxième salaire grâce à la Bourse

La méthode RP-PR : Rendement Pérenne à Prix Raisonnable

Quel est l’objectif de cette méthode ? C’est de générer un flux de revenus, afin de constituer à terme un « deuxième salaire » (voire un salaire principal) de manière passive.

J’insiste sur le mot « flux » : le but premier n’est pas d’augmenter la valeur de son portefeuille, son « patrimoine » boursier, mais bien d’avoir des revenus, donc un flux d’argent additionnel, régulier et en croissance.

Et ceci de manière passive : si c’est pour y passer autant de temps que pour un travail « normal », je ne vois pas l’intérêt, si ce n’est de changer de domaine d’activité ! Non, nous souhaitons continuer à percevoir automatiquement ces revenus même sans nous occuper de nos actions pendant des semaines, voire des mois.

C’est pourquoi nous choisissons d’investir dans les sociétés qui versent des dividendes de manière pérenne, et de les acheter à un prix raisonnable.

Et là réside toute la difficulté :

  • Quelles sociétés choisir ?
  • Quand les acheter ?
  • Quand les revendre ?

C’est à ces questions que je vais répondre au fil des articles sur l’investissement boursier, mais voici déjà un aperçu.

Quelles sociétés acheter ? Les 3 critères fondamentaux

Nous souhaitons acheter des parts de sociétés « de qualité ». C’est-à-dire de sociétés qui continueront à nous verser des dividendes, dans la durée, et qui ne risquent pas de s’effondrer.

Pour cela, il faut que la société soit :

  • Rentable
  • Avec un endettement maîtrisé
  • Versant un dividende raisonnable, avec un bon historique

– Rentable, car c’est ce qui garantie que son activité va générer des profits et « du cash ». Sans rentabilité (forte), comment garantir que la société va pouvoir nous verser des dividendes sur le long terme ?

– L’endettement doit être maîtrisé car sinon le risque est que la totalité des profits passent dans le remboursement de la dette. Voire qu’en cas de problème, la société ne puisse plus faire face à ses échéances et fasse faillite…

– Et enfin, un dividende raisonnable (donc ne représentant pas une part trop importante des profits ou plutôt du cash restant à l’entreprise), pour pouvoir continuer à investir et faire face à une baisse momentanée d’activité tout en maintenant la distribution du dividende. Un historique long de distribution de dividende est également un bon indicateur que le management est sérieux dans sa volonté de rétribuer ses actionnaires.

Pour chacune de ces 3 catégories, nous allons regarder une série d’indicateurs, toujours les mêmes.

Nous utilisons des ratios, qui seront détaillés dans des articles ultérieurs,  qui nous permettent d’éliminer les sociétés versant des dividendes mais qui pourraient être risquées.

Ces critères sont valables pour toutes les sociétés, à l’exception des sociétés financières (banque, assurance) et des SIIC (Sociétés immobilières cotées).

Quand acheter ?

Il ne suffit pas seulement d’identifier des sociétés de qualité, encore faut-il les acheter à un « prix raisonnable ».

Si vous surpayez vos actions, le risque est une perte en capital de long terme, et une coupe du dividende si le cours de l’action baisse significativement.

Et surtout nous cherchons bien entendu à maximiser le flux de revenu pour chaque euro investi : nous devons donc être vigilants sur le prix auquel nous payons ce futur flux de revenu.

Comment savoir si le prix est raisonnable ?

  1. Des ratios de valorisation

Le plus connu étant le PER (Price Earning Ratio) : Ratio Prix/Bénéfices. Ces ratio sont pour la plupart simples à obtenir, mais individuellement ne signifient pas grand-chose. Ils doivent être vus comme un ensemble, dessinant un faisceau de présomptions positives ou négatives.

  1. Valoriser l’entreprise

Comment savoir combien vaut l’entreprise, et donc savoir si elle est surévaluée en bourse ?

Disons tout de suite qu’il n’existe pas de méthode universelle, simple et précise.

Mais il existe des sites et des outils permettant d’avoir une approximation de zone de valeur. Nous y reviendrons.

En prenant une marge de sécurité sur les valeurs obtenues, on peut sinon être sûr d’acheter à bon prix, du moins se prémunir d’acheter à des prix  surévalués, ce qui est notre but.

Rappelons que l’objectif n’est PAS d’acheter bas pour revendre haut : la méthode ne prévoit pas de générer des revenus en achetant et revendant, mais bien de rester propriétaire d’une entreprise source de revenu.

Quand vendre ?

« Our favorite holding period is forever » (« notre période de détention préférée est : pour toujours »). Warren Buffett

A priori, si nous avons trouvé une société de qualité, versant des dividendes pérennes, achetée à prix raisonnable, pourquoi voudrions-nous la vendre ?

3 raisons pour vendre :

1- Coupe du dividende.

La société décide de couper ou réduire significativement son dividende. Nous nous sommes trompés dans notre évaluation, ou l’environnement économique a changé, ou la société fait face à une nouvelle concurrence… Peu importent les raisons, le résultat est que notre source de revenu est tarie.

Dans ce cas, que nous fassions des bénéfices ou des pertes, il faut vendre. Immédiatement, sans se poser de question.

Et nous réinvestissons le produit de la vente dans de nouvelles sociétés « RP-PR ».

2- Sur-valorisation par le marché

Nous avions acheté une société à bon prix, mais le Marché est « tombé amoureux » de cette société maintenant valorisée à des niveaux déraisonnables.

Le taux de dividende descend en dessous de nos critères et la plus-value réalisée par la vente de cette action nous rapportera en 1 fois plus de 10 ans de dividendes cumulés.

Dans ce cas, quelle que soit la qualité de la société, nous vendons. Et nous réinvestissons le produit de la vente dans de nouvelles sociétés « RP-PR ».

Cela permet de « booster» l’effet « boule de neige » des intérêts composés.

3- Fiscalité

Nous pouvons à un moment donné être en moins-value potentielle sur une action. Si cela n’est d’aucune importance dans la mesure où le flux reste intact, il peut être intéressant néanmoins de vendre cette action pour « prendre date » de cette moins-value, et racheter cette action par la suite (si elle correspond à nos critères).

Cela permet d’effacer fiscalement les plus-values potentielles que nous pourrions avoir dans la vente dans le cas n°2 de survalorisation du marché.

Conclusion

Générer des revenus réguliers et croissants, minimiser le risque, maximiser notre temps : c’est tout à fait possible dans l’investissement en actions.

Il faut une méthode, de la discipline, et laisser le temps faire son œuvre.

Je vais au fil des articles rentrer dans les détails de la méthode, extrêmement simple, mécanique, que vous pourrez de manière totalement autonome dupliquer ou modifier si vous le souhaitez.

Share Button

Commentaires (15)

  1. Jean-Luc

    Je découvre ce site. J’apprécie les exposés très clairs et bien rédigés. En effet, l’information financière n’est pas facile à décrypter, et les commentateurs n’ont souvent aucun recul par rapport à la volatilité quotidienne des marchés boursiers.
    Merci donc de partager votre expérience avec cette pédagogie qui facilite la lecture et la compréhension.
    Avec tous mes encouragements. Au plaisir de lire la suite de votre méthode.

    Répondre
    1. Philippe (Auteur de l'article)

      Merci pour ce commentaire!
      Je suis ravi de pouvoir aider à décrypter l’information financière et donner quelques clefs qui permettent à chacun d’être plus indépendant et de pouvoir prendre du recul par rapport aux informations fournis par les banques ou les médias.

      Répondre
  2. Dominique

    Bravo, enfin un site à la portée de tous avec des explications simples.
    cordialement

    Répondre
  3. Nathan

    Quel est votre objectif de dividendes perçus par mois?

    Merci pour votre réponse.

    Répondre
    1. Philippe (Auteur de l'article)

      Mon objectif à terme, c’est d’être indépendant financièrement, donc que mes dividendes couvrent mes futures besoins… qui ne sont pas encore définis précisément!

      Répondre
  4. Laurent

    Bonjour,

    Merci beaucoup pour votre site très pédagogique. Existe-il des articles sur les ressources à utiliser pour trouver les ratios que vous mentionnez ?

    Merci pour votre réponse,

    Répondre
  5. Philippe (Auteur de l'article)

    Oui! Si vous continuez votre lecture sur les articles suivants, vous verrez que j’explicite ces ratios.
    Et que dans d’autres article, je met des photos d’écran du site de MorningStar pour illustrer tout cela.

    Bonne lecture !

    Répondre
  6. Matthieu (de Etre Riche et Independant)

    Bonjour Philippe, votre méthode me paraît intéressante. Cependant, elle est très axée sur les dividendes et non sur les plus-values générées par la hausse de l’action. De très bonnes entreprises comme Berkshire Hathaway (Warren Buffet) sur-performent le marché depuis longtemps mais ne versent aucun dividende.

    J’utilise personnellement une méthode de choix d’action avec l’analyse fondamentale et de valorisation basée sur les ratios comptables que j’explique sur mon blog. Cela me permet de tracer des graphiques et d’estimer directement si une action est sous ou sur évaluée et de connaitre son juste prix. L’objectif étant de choisir des entreprises de qualité et d’obtenir un gain suite à la hausse de l’action.

    Répondre
    1. Philippe (Auteur de l'article)

      Beaucoup de gens font comme vous, Matthieu : essayer d’acheter bas pour revendre plus haut, et générer des plus-values. Chacun sa méthode!
      Même si vous me permettrez d’avoir des doutes sur la notion de « juste prix » pour une action, obtenu par des graphiques, mais bon… Après tout MorningStar donne bien un « fair price » pour les actions, donc pourquoi pas.

      Mais mon approche est différente, comme vous l’avez bien compris, je m’attache avant tout à la notion de revenu, de flux (de cash flow) via les dividendes et non pas de gain en capital.
      C’est une approche originale (du moins en France, mais très répandue aux US), qui peut – ou pas- convenir : à chacun de faire ses choix!

      Certes Berkshire Hathaway que vous citez ne distribue pas de dividendes, mais il s’agit d’une holding financière, et vous aurez néanmoins remarqué que les sociétés choisies par Warren Buffet, elles, en distribuent (Coca Cola, IBM, Sanofi, etc…).

      Répondre
  7. David

    Bonjour,
    Bravo pour la qualité et la clarté de vos articles. Cela est très appréciable quand on débute.
    Cordialement,
    David

    Répondre
    1. Philippe (Auteur de l'article)

      Merci David!

      C’est tout l’objet du Blog : aidez ceux qui débutent et qui souhaitent avoir une vision d’une méthode orienté Revenu.

      Répondre
  8. Jp

    J ai un tableau Excel avec ces données je trouve cela « facile » à gérer mes achats et ventes.
    J’apprécie votre site pour sa clarté et  » en Français facile »
    Longue vie à votre site,MERCI pour le partage.

    Répondre
  9. Philippe (Auteur de l'article)

    Merci JP !

    Répondre
  10. Pingback: Suivi Mars 2018 | Investisseur Individuel

  11. Léo

    Merci pour ses conseils je vais pouvoir les utiliser très rapidement.

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.